Messerschmitt Bf. 109 E-3
I / JG 26 2e staffel 03/1940

Le Bf 109, c’est avant tout un des plus fameux chasseurs à hélice jamais construits.

Utilisé du début jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, il a été le chasseur le plus produits par l’Allemagne.

Etudié à partir de 1934, le prototype fit son premier vol en septembre 1935.

La première version produite, le Bf.109 B, est équipée du moteur Junkers Jumo 210. Ce modèle est engagé durant la Guerre d’Espagne.

Le premier modèle à être équipée d’un moteur Daimler Benz est le type D dont quelques avions sont exportés ( Suisse et Hongrie).

Mais c’est la version E qui connaît la grande série à partir de 1939.

C’est à cette époque, le seul chasseur monomoteur que la Luftwaffe engage au combat.


Le Bf 109 peut être facilement fabriqué en masse et il est d’un entretien aisé.

Petit et léger, ses principales qualités sont sa rapidité et une excellente accélération à la fois en montée et en piquée.


Ses atouts sont liés en grande partie à son moteur, un douze cylindres en ligne Daimler Benz DB 601.  Dépassant les 1100 CV, celui-ci dispose d’un dispositif d’injection lui permettant toutes les manœuvres sans perte de puissance, il supporte ainsi les “G négatifs”.

En revanche, le Bf. 109 est équipé d’un train d'atterrissage étroit et fragile, qui est la cause de nombreux accidents. L’avion manque surtout d’autonomie et le contrôle latéral est difficile à haute vitesse.

 
L’appareil représenté est un E-3.

Il se caractérise par un armement renforcé avec deux canons de 20 mm dans les ailes, s’ajoutant aux deux mitrailleuses de capot.  Un canon peut aussi être installé dans l’axe de l’hélice, mais cet équipement a rapidement été abandonné.

L’avion possède déjà une puissance de feu suffisamment redoutable.

La vitesse maximum de 555 km/h est atteinte à  5000 m. Le plafond est porté à 10300 m mais l’autonomie limitée à 665 km.

C’est la plus construite des variantes du E, environ 1246 exemplaires,  elle est même abondamment exportée.

Version standard pendant la campagne de France, elle ne possède pas encore de blindage pour protéger le pilote. Les premières pertes lors de cette campagne vont rapidement montrer la nécessité de ces ajouts.


La décoration est celle de la 2e Staffel (escadrille) du I/JG 26.

L’avion est alors piloté par l’Oberleutnant Fritz Losigkeit. Cet as aux 68 victoires, revendiquera ses deux premières pendant la Campagne de France: un Spitfire le 28/05/40 au dessus de Calais, un autre le 1/06/40 au dessus de Dunkerque.

Depuis février 1940, son escadrille est basée en Allemagne, à Bönninghardt et ce jusqu’au 15/05/40.

Engagée dans le nord de l’Europe elle va suivre ensuite l’avancée des troupes allemandes par la Hollande (Eindhoven), la Belgique (Antwerp), puis la France.

Sur les neuf victoires revendiquées par l’unité sur cette période, cinq le sont sur des Spitfire.

 

Voici une biographie succincte de Fritz Losigkeit.


Il est né le 17/11/1913 à Berlin-Tegel.

Après avoir rejoint l’Académie Prussienne de police, il est sélectionné pour suivre une formation de pilote, ce qui le conduit à sa première affectation : le JG 132.


Il participe ensuite à la guerre en Espagne au sein de la "Légion Condor", affecté au JG 88 et vole alors sur Heinkel He 51. Le 31 mai 1938 au cours d’une passe de mitraillage au sol, son Bf 109B est descendu par la DCA. Ayant sauté en parachute, Losigkeit est fait prisonnier par les Républicains, il ne peut regagner l’Allemagne que le 12 février 1939 après s’être évadé.

Dès le 23 septembre 1939, il est nommé à la tête du 2/JG 26.(2e escadrille faisant partie du 1e groupe).

Après ses premières victoires durant la campagne de France, il devint un as en septembre 1940, pendant la bataille d’Angleterre où il totalise plus de 100 missions.

Le 17 mai 1941, Losigkeit est affecté à l'ambassade d’Allemagne à Tokyo comme attaché militaire, mais en réalité, il est instructeur pour le compte de l'aviation militaire japonaise, chargé de former les pilotes japonais aux tactiques de la Luftwaffe.

 
Souhaitant rejoindre l’Europe,  il embarque en janvier 1942 à bord du “forceur de blocus”  Elsa Essberger .

Après un long voyage rocambolesque, il revient en Europe le 14/02/1942, juste à temps pour prendre le commandement d’une escadrille spéciale portant son nom, et aux ordres d’Adolphe Galland.

L’unité est affectée en Norvège à la protection des bâtiments de guerre, et notamment du croiseur lourd Scharnhorst.

Le 20 mars 1942 le "Jagdgruppe Losigkeit" ayant accompli sa mission, il repart pour Berlin.

De mars 1942 à avril 1943, Losigkeit est nommé commandant d’un nouveau groupe, le IV/JG1, qui lutte à l’ouest contre les incursions des Mosquitos de reconnaissance et les bombardiers B 17.

Le 1 juin 1943, il prend la tête du I/JG26, avant d’être nommé le 22 juin 1943, à la tête du III/JG51.


Engagé sur le front de L’Est dans la région d’Orel sur Bf 109, le groupe participe aux durs combats pendant la bataille de Koursk puis couvre la retraite allemande.

En avril 1944, il devint commandant du JG51, jusqu’en avril 1945, date à laquelle il prend la direction du JG77. En avril 1945, Losigkeit reçoit la Croix de Chevalier.


Au cours de la Deuxième guerre mondiale, il fit près de 750 missions de combat, il remporta 68 victoires, dont 56 sur le front de l’Est.

Après la guerre il retourna à la vie civile où il occupa un poste de secrétaire administratif du FPD en 1946. Puis jusqu’en 1978, il occupa un poste de représentant et de directeur de vente dans une entreprise publique. Fritz Losigkeit est décédé le 14.01.1994.

 

Sources:

Divers n° des revues “Batailles Aériennes” et “Avions”,

Hors-série n° 8 de la revue Wing-Masters: “1940, la Luftwaffe attaque”,

Revue “ Ciel de Guerre “ N° 8,

Internet.