
En revanche du courage, leurs équipages n’en manquaient pas pour partir dans ces missions d’attaque au sol qui restent encore de nos jours, les plus dangereuses pour l’aviation.
Même si on ne peut pas parler de missions suicides, sans le côté mystique du kamikaze, l’exécution répétée de ces opérations terriblement éprouvantes et dangereuses a demandé à ces hommes un héroïsme incroyable que l’on a peine encore à imaginer.
L’arme aérienne comme soutien des troupes au sol était une doctrine complètement oubliée par l’Armée Française à la veille du second conflit mondial. Celle-ci en avait pourtant donné les prémices lors des offensives de 1918.
Avec un complexe de superiorité, notre hiérarchie militaire avait alors conservé des dogmes d’un autre âge qui ont eu pour conséquence la défaite humiliante de la Campagne de France.
Seul le bombardement classique était envisagé, sachant qu’à cette époque, l’imprécision des systèmes de visée ne permettait pas d’intervenir sur des cibles mouvantes ou de taille réduite et sans risque de dommages collatéraux ou fratricides.
La première technique pour obtenir la précision nécessaire était le bombardement en piqué. Testé dans un premier temps aux Etats Unis, l’Allemagne en avait affiné son utilisation lors de la Guerre d’Espagne.
En France, cette technique n’avait pas été véritablement expérimentée, ni envisagée à l'exception de la Marine.
Une autre méthode pour obtenir une précision suffisante, était d’attaquer au plus près du sol, en vol rasant. C’est cette dernière technique qui sera tardivement retenue et trop rapidement mise en œuvre, sans une expérimentation en conditions réelles de combat.
Malheureusement nos généraux avaient à l’époque minimisés l’importante de la DCA. Or cette méthode ne permettait une réussite sans trop de risque qu’à la condition d’obtenir la surprise, afin d’anticiper la réaction de ses servants.