Nakajima  Ki-27 a
1er Sentai 06/1939


Le chasseur de l'armée type 97 est mieux connu sous la désignation Nakajima Ki-27.

Son surnom "Nate" est une abréviation de Nakajima Tekkosho (métallurgie Nakajima), mais il était désigné "Clint" dans la nomenclature alliée.


C'est le premier chasseur moderne à entrer en service dans l'armée impériale japonaise.

Il possède en effet des caractéristiques techniques, qui vont se généraliser sur les avions du second conflit mondial: monoplan à aile basse avec une aile cantilever, construction entièrement métallique, cockpit entièrement fermé.

Appareil de transition, il conserve encore les réminiscences des anciennes technologies, comme le train d'atterrissage fixe ou une hélice  bipale.


Le choix du train fixe est lié au poids des premiers systèmes de rétractation. Le gain en performance n’est pas encore jugé suffisant pour compenser le sur-poids.


L'appareil trouve  son origine dans un premier prototype désigné PE (Pursuit Experimental), construit en 1936 sur la propre initiative du constructeur.

Puis, à l'annonce d'un concours visant au remplacement des chasseurs de l'armée japonaise, les ingénieurs se remettent au travail afin de répondre aux caractéristiques demandées.

Ainsi, le 15 octobre 1936, le premier véritable prototype du Ki-27 prend son envol, suivi en décembre d'un second avion à l'envergure agrandie.


En janvier 1937, débute ainsi la compétition entre trois adversaires,  avec des tests s'étalant tout au long de l'année.

C'est probablement la procédure la plus longue mise en oeuvre par l'aviation de l'armée impériale japonaise. Certainement pour cette raison, une telle compétition ne sera plus jamais organisée par le Ministère de l'air.

Le Ki-27 remporte le concours, même s'il n'est pas forcément le plus rapide. A cette époque, les japonais sont obsédés par la maniabilité de leurs chasseurs et y sacrifient bien souvent les performances.

 

Il est difficile de savoir si l'aviation de l'Armée japonaise a subi sa première défaite lors de ce conflit.

Les soviétiques ont perdu plus d’avions que les japonais mais disposaient de plus de réserve.

Les revendications de victoires dans les deux camps sont totalement fantaisistes, dépassant largement le nombre d’avions en ligne.

Les 1260 destructions réclamées par la japonais sont à mettre en perspective avec les 250 avions perdus par les russes, toutes causes confondues.

Malgré les pertes, l’aviation soviétique semble avoir été plus efficace, le fait est que le conflit s’est soldé par une victoire soviétique.


La mise en service de chasseurs plus modernes prend du retard au Japon.

Le Ki-27 est encore engagé en nombre au début du second conflit mondial, lors des conquêtes de la Malaisie, de la Birmanie, des Indes Néerlandaises et des Philippines.

Aux mains de pilotes expérimentés, le "Nate" tire encore son épingle du jeu et arrive à surprendre ses adversaires, avec son faible rayon de virage.

Mais à partir de 1943, le Ki-27 est largement surclassé par les chasseurs adverses.

Il est alors relégué en seconde ligne, à des unités d'entraînement ou utilisé comme avion suicide.

 
Les premiers avions livrées sont engagés contre les Chinois en mars 1938,  et ils vont rapidement conquérir la supériorité aérienne face à tout ce qu'on leur oppose.

Lorsqu'ils interviennent contre les soviétiques à partir de  mai 1939, durant le conflit du Nomonhan, ils mènent la vie dure aux Polikarpov I-15 et I-16.


Les japonais maîtrisent parfaitement leurs appareils et laissent peu de chances aux pilotes russes qui s'aventurent dans un combat tournoyant.

Néanmoins l'arrivée de pilotes soviétiques plus aguerris, ainsi que de nouvelles versions du I-16 plus performantes et mieux armées, vont changer la donne.

Les soviétiques utilisent alors la tactique dite "hit and run", qui sera reprise plus tard par les volontaires américains des "Tigres Volants".

Ils profitent ainsi des meilleurs performances de leurs avions en piqué, les Ki-27 plus fragiles ne pouvant suivre les I-16.

Ces derniers en profitent pour regagner de l'altitude grâce à leur vitesse acquise, leur permettant ensuite d'amorcer une nouvelle attaque.

L'armement plus puissant des avions russes et l'absence de protection des avions japonais, font ensuite la différence.

 

La maquette représente l'avion piloté par le Lt/Col Toshio Kato en juin 1939.

Celui-ci commande depuis juillet 1938, le 1e Sentai de chasse, avec 23 chasseurs Ki-27 dans ses rangs.

Cette unité basée au Japon, vient juste d'être transférée en Mongolie et elle reçoit le baptême du feu le 26/06/39 en s'opposant à 50 chasseurs Polikarpov dont 17 sont revendiqués, sans perte en contre partie.

Cette campagne va alors permettre au 1e Sentai  d’enregistrer ses premiers as.

Toshio Kato ne conservera pas longtemps son commandement, car il est abattu dès le 12/07.

Gravement brûlé, il saute en parachute derrière les lignes ennemis, et à proximité d'une unité de chars russes. Heureusement pour lui, le Sergent Matsu-Ura parvient à le recueillir en se posant à proximité, pendant que deux autres pilotes de l'unité mitraillent les chars qui s'approchent.

Matsu-Ura sera récompensé pour cet acte mais décédera en 1943 suite à un accident, avec quinze victoires à son actif.

Ce type d'action était relativement courante tout au long de ce conflit, la steppe de Mongolie facilitant les atterrissages forcés.

Kato sera muté en 1941 au centre d’essais en vol de l’armée.

 

L'avion est motorisé par un neuf cylindres en étoile, Nakajima Ha-1 de 710 Ch.

Cela lui permet d'atteindre la vitesse de 470 km/h à 3500 m.


Il possède des capacités de voltige extraordinaires, et représente  à cette époque la quintessence dans ce domaine pour un avion de chasse.

Mais cela se paye par une absence de blindage et de dispositif auto-obturant des réservoirs.

De plus l'armement est limité à deux mitrailleuses de 7,7 mm synchronisées avec l'hélice, les canons des armes débouches entre les cylindres du moteur.

L’autonomie est faible: le rayon d’action est limité à 627 km.


La première version Ki-27a (ko) entre en production fin 1937 avec un total de 565 exemplaires.

Elle est suivie  ensuite par le modèle Ki-27b (Otsu), dont la différence essentielle est l'adoption d'une verrière totale, et la possibilité d'emporter quatre bombes de 25 kg ou bien des réservoirs supplémentaires.

Plus de 3300 Ki-27 seront finalement produits jusqu'en 1942.

Sources:

“Nakajima Ki-27 Nate”, L.A. Wieliczko et Z. Szeremeta (Kagero n° 11);

“Aircam Aviation series” n°18,

“Famous airplanes of the world” n°29,

Revue “Batailles Aériennes” n°50: “Etoile rouge contre soleil levant”, Vladimir Koltelnikov, et le n° 23,

Revue “Le Fana de l’Aviation” n°404,

Divers sites Internet.