L’avion représenté était la monture du Lt Yoheï Hinoki. Cet As est l’un des rares à avoir survécu au conflit. Il fit ses premières armes au sein du 64e Sentaï qu’il intégra en novembre 1940. Dès le premier jour du conflit il signa sa première victoire en collaboration et la seconde lors du fameux combat du 22 décembre 1941 au dessus de Kuala Lumpur, alors qu’il était l’ailier de Tateo Kato. Le 10 avril 1942, il fut sérieusement blessé lors d’un combat contre Robert T. Smith, un as de l’American Volunteer Group (AVG). A cette époque les Tigres Volants appliquaient la tactique du « hit and run » (tirer et fuir) que les soviétiques avaient utilisé avec succès en 1939 au Nomohan, afin de contrer l’exceptionnelle maniabilité des Ki-27.
Les japonais furent surpris alors qu’ils mitraillaient le terrain des américains.
Hinoki fût touché par plusieurs balles mais malgré la douleur, il put ramener son avion sur un terrain de secours. Hospitalisé plus d’un mois, une des balles ne put être retirée car logée près du nerf sciatique. Après une période de rééducation, il réintégra le 64e Sentaï en avril 1943 et prendra le commandement du 3e Chûtaï (escadrille). Toujours au dessus de la Birmanie, le groupe , équipé de Ki-43-II, est alors opposé à des chasseurs de la RAF Hawker Hurricane et Curtiss Mohawk.
Mais le 25 novembre 1943, le 64e Sentaï affronta un nouvel adversaire : les P-51A Mustang du 311th FBG de l’USAAF nouvellement arrivé sur ce front. Hinoki parvint à abattre l’avion de leur chef, le Colonel Melton. Ce dernier fut capturé mais péri lors de son transport vers le Japon, le cargo chargé de prisonniers fut torpillé par une meute de sous marins américains dans la nuit du 12 septembre 1944.
Mais 2 jours plus tard, lors d’un violent combat qui le vit descendre 1 Mustang, 1 P-38 et 2 B-24, il fut de nouveau gravement touché à la cuisse par un autre P-51.
Il réussi par miracle à rejoindre un terrain de secours après avoir confectionné un garrot avec son foulard. Son avenir était néanmoins compromis car il fût aussitôt amputé au niveau du fémur. Une hospitalisation de plus d’un mois fût suivie d’une longue période de rééducation et il bénéficia finalement d’une prothèse articulée.
A la fin de 1944, suite à ses nombreuses demandes, sa hiérarchie accepta de le transférer comme instructeur dans une école de chasse. On lui donna à cette époque le surnom de « Maître Faucon ».
Au sein de l’école de chasse d’Akeno, notre pilote fait ensuite partie d’une unité opérationnelle chargée de défendre le ciel du Japon face aux raids de B-29.
C’est ainsi que le 16 juillet 1945, pilotant un Kawasaki Ki-100 malgré sa jambe de bois, il remporte sa 12ème et dernière victoire au dépend d’un P-51 Mustang.
Après guerre il se lança avec succès dans les affaires et publia ses mémoires en 1976 qui devinrent un best-seller dans son pays. Il vécu ses dernières années de retraite dans la banlieue de Tokyo. Il décéda le 29 janvier 1991 à l’âge de 71 ans. Son épouse retrouva au milieu de ses cendres, la balle tirée 49 ans plus tôt par Robert T.Smith.